Le blé russe fait pression sur les prix européens

Le contrat blé de mars sur le Matif a livré hier 6,25 € clôturant à 303 € la tonne. Sur la CBoT, le blé a perdu 2,1% au premier jour de cotation de 2023 à la bourse américaine. Le contrat de blé de mars s'est clôturé à 7.75½ $ le boisseau. Le maïs et le soja ont également commencé la nouvelle année sur une note négative à Chicago. Le maïs a baissé de 1,2 % et le soja de 2,1 % à 14.87 ¼ $ le boisseau.

Les analystes attribuent en grande partie la baisse des récoltes de blé dans le Matif à l'offre abondante de blé relativement bon marché en provenance de Russie. L'agence de marché IKAR s'attend à ce que la Russie exporte entre 3,6 et 3,8 millions de tonnes de blé en janvier. L'agence de marché russe Sovecon estime que les exportations seraient un peu plus importantes et se situeraient entre 3,6 et 4,0 millions de tonnes. La compagnie ferroviaire russe Rusagrotrans estime les exportations de blé à 3,6 millions de tonnes. Les estimations des exportations de décembre varient entre 4,1 et 4,5 millions de tonnes entre les trois sociétés mentionnées précédemment. Les données officielles sur les exportations ne sont plus publiées par le gouvernement russe depuis « l'opération spéciale » en Ukraine. La Russie a décidé de prendre cette mesure pour empêcher la spéculation. Les prix du blé livré aux ports de la mer Noire restent inchangés par rapport à la semaine dernière, entre 307 et 311 dollars la tonne.

Assurance navire
Depuis le 1er janvier, l’assurance des navires entrant dans la mer Noire est devenue nettement plus coûteuse et plus difficile. Les compagnies qui offrent une couverture spéciale aux navires, y compris les dommages dus à la guerre, ajustent souvent leurs conditions chaque année. Le 1er janvier est la première occasion pour nombre de ces assureurs d’ajuster les conditions depuis l’invasion russe de l’est de l’Ukraine. La couverture de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine est limitée par plusieurs sociétés. L'agence de presse Reuters parle d'une augmentation des primes allant jusqu'à 200% et les assureurs ne couvrent plus les eaux territoriales des pays mentionnés ci-dessus. Selon Sovecon, les conséquences des problèmes d'assurance ne seront en pratique pas trop graves pour les exportations russes de céréales. La Russie dispose d’une flotte importante qui peut largement compenser la perte des compagnies maritimes étrangères.

État du blé d'hiver
Aux États-Unis, l'USDA a publié des nouvelles prudemment baissières concernant le marché du blé. En hiver, aucune mise à jour hebdomadaire n'est faite sur l'état des cultures dans le pays, mais le ministère américain de l'Agriculture fournit une mise à jour mensuelle sur l'état du blé d'hiver dans un certain nombre d'États importants. Au Kansas, au Montana, au Nebraska, dans le Dakota du Nord et du Sud, un léger ajustement à la baisse a été effectué dans les peuplements de blé d'hiver, principalement en raison d'une sécheresse persistante. Au Colorado, l’USDA estime que l’état de 50 % des superficies en blé est bon à excellent. C'était encore 30 % en novembre. "Les blizzards ont considérablement amélioré l'apport d'humidité dans le sol", écrit l'USDA. Les conditions du blé d’hiver se sont également améliorées en Oklahoma et en Illinois. Des données ont été publiées sur le Texas, un autre producteur majeur de blé aux États-Unis. Il est tout à fait remarquable que les dégâts causés par les très fortes gelées de ces dernières semaines ne jouent que peu ou pas de rôle dans les chiffres de l'USDA.