Après une longue période, Suikermarkt prend un chemin différent

Le marché du sucre a été dominé par des pénuries et des inquiétudes concernant une pénurie l'année dernière. Les rendements de betterave sucrière et de canne en 2022 étaient déjà faibles sur plusieurs continents et des rendements de canne décevants ont également été mesurés cette année, principalement dans les pays asiatiques en raison des conséquences du phénomène climatique El Niño. Alors que la consommation mondiale a également légèrement augmenté. Le Brésil, de loin le plus grand producteur et exportateur mondial, a enregistré une très bonne production de sucre cette année, mais a néanmoins réussi à peine à calmer la chaleur du marché du sucre. Jusqu'à ces dernières semaines, où le Brésil continuait d'étonner avec de très bons chiffres de production et d'exportation de sucre.

Le Brésil continue de surprendre
La production brésilienne de sucre pour 2023 est presque terminée et diverses agences de marché s'attendent à ce que la production de sucre atteigne 40 millions de tonnes ou plus. Cela est dû aux bonnes conditions de croissance et à une part plus importante de la transformation de la canne à sucre en sucre plutôt qu'en éthanol. Le groupe sucrier industriel brésilien Unica rapporte que sa production a augmenté de 23 % jusqu'à la mi-novembre, pour atteindre 39,4 millions de tonnes. Par ailleurs, les exportations commencent enfin à démarrer, selon les chiffres de novembre. 3,7 millions de tonnes ont été expédiées, ce qui constitue un record pour ce mois. Par ailleurs, les exportations ont augmenté de 0,8 million de tonnes par rapport à octobre. Même si des problèmes logistiques subsistent dans les ports d'exportation surpeuplés du Brésil. Au total, les exportations de sucre en 2023/24 s'élèvent désormais à 22,5 millions de tonnes. C'est plus élevé qu'au cours des deux dernières saisons, mais inférieur à celui de 2020/21.

L'Asie a maîtrisé le marché du sucre en pleine effervescence ces derniers mois, avec une saison de croissance modérée pour la canne à sucre. Les regards sont principalement tournés vers l’Inde et la Thaïlande, deux des plus grands acteurs de la production de sucre et généralement aussi de l’exportation. L'Inde impose depuis un certain temps une interdiction d'exporter du sucre, mais afin d'augmenter encore ses stocks de sucre, l'utilisation du jus de canne à sucre destiné à la production d'éthanol est arrêtée. Selon les analystes, cela devrait rapporter environ 2 millions de tonnes de sucre supplémentaire. Cela apporte également un soulagement sur le marché du sucre.

Marché à terme en baisse de 15%
La diminution des inquiétudes concernant l'approvisionnement en sucre se reflète clairement sur les marchés à terme. Pour la première fois depuis plus d’un an, l’orientation des cours du sucre à Londres et à New York semble très différente. À la mi-novembre, le prix du sucre sur le Liffe à Londres était encore à 740 dollars et dans les derniers jours de novembre, le contrat du sucre blanc a été clôturé à 717 dollars la tonne. Aujourd'hui (mardi 12 décembre), le taux est même de 625 dollars la tonne. Cela représente une diminution de 15,5 %. Le contrat du sucre brut à New York a en fait chuté de 20 % au cours de la même période. Si l'on considère les dernières années, cette cotation reste très élevée, mais force est de constater que le marché du sucre suit une évolution différente de celle des derniers mois.

En Europe, le prix moyen du sucre blanc continue d'augmenter sur le marché spot selon la Commission européenne, bien que ces données datent d'octobre. Le prix moyen est de 841 € la tonne, soit 21 € de plus qu'en septembre. Le prix augmente dans les trois régions, le prix le plus élevé étant celui de l'Europe du Sud.

La production européenne ajustée à la baisse
La transformation préliminaire des betteraves a montré que la teneur en sucre cette année est légèrement inférieure à celle des autres années. Le déroulement irrégulier de la campagne avec des semis tardifs et parfois des chaleurs et des sécheresses ont clairement laissé des traces. La teneur en sucre s'est quelque peu améliorée, mais seulement dans une mesure limitée en raison du temps sombre en automne, notamment en Europe occidentale. Les pluies abondantes et persistantes ont rendu les récoltes difficiles dans diverses régions d'Europe et dans certaines régions, comme la France et la Belgique, des parcelles ont été inondées. Le gel et la neige sont également arrivés tôt cette année. Au total, il n'est pas surprenant que la récolte des betteraves soit en retard, ce qui a déjà entraîné une réduction de la transformation en France par exemple. Le transformateur de betterave sucrière Cristal Union a renié ses accords d'approvisionnement pendant un certain temps et le transformateur Tereos a ralenti ses usines. Tout cela se traduit par une production de sucre inférieure à ce qui était prévu il y a deux mois, indique la Commission européenne dans son rapport de novembre. La production devrait désormais être de 16,5 millions de tonnes de sucre au lieu de 17,0 millions de tonnes.