Les troubles en Afrique ne profitent pas au commerce

La France était autrefois la grande puissance coloniale d’Afrique de l’Ouest. Même si les anciennes colonies sont indépendantes depuis longtemps, la France a encore une part dans le gâteau. Pensons par exemple aux monnaies encore liées à l’euro, aux mines (d’uranium) encore largement exploitées par les entreprises françaises ou aux actions militaires de ces dernières années contre Boko Haram et l’État islamique. Ajoutez à cela la Russie, qui cherche à obtenir des soutiens dans la région pour diverses raisons, et vous obtenez un cocktail certainement peu favorable à la continuité.

Le néocolonialisme reste un thème épineux de la politique africaine dont certains profitent avec gratitude. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest se trouvent en bas de liste en matière de prospérité et de sécurité et quoi de plus simple que d’en rejeter la faute sur l’ancien colonisateur. Des généraux intelligents jouent sur les sentiments du peuple et prennent le pouvoir sous couvert d’innovation. On ne sait toujours pas exactement quel est le soutien dont ces dirigeants bénéficient parmi la population. Les élections démocratiques ne figurent généralement pas en tête de liste des priorités. Et ce n’est pas sans importance que ces militaires supérieurs constituent souvent une élite en soi qui a souvent perdu le contact avec l’homme ordinaire qu’ils prétendent défendre.

Partenaires commerciaux importants
Cela peut ressembler à un résumé tiré par les cheveux des développements en Afrique de l’Ouest. Pourtant, la région n’est pas totalement sans importance pour les exportations européennes. En 2022, l’UE a exporté pour 42,8 milliards d’euros de marchandises vers l’Afrique de l’Ouest, selon les données d’Eurostat. La nourriture est une catégorie importante dans cette exportation. L'UE est le plus grand partenaire commercial de l'Afrique de l'Ouest et, à l'inverse, l'Afrique de l'Ouest est la région la plus importante pour l'UE en matière d'investissements sur le continent africain. Les troubles dans différents pays ne sont certainement pas bénéfiques au commerce. Les statistiques d'Eurostat sont bien entendu à la traîne, il est donc difficile d'y associer des chiffres concrets à l'heure actuelle. De certaines sources, on entend parler de réticences à livrer les marchandises. Les paiements ont toujours été difficiles parce que certains pays veulent limiter les sorties de devises fortes et ce problème ne fait que s'aggraver, sans parler des risques supplémentaires liés au dédouanement, au transport, etc.