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Opinie Marianne Adama

Agriculteurs : soyez attentifs aux conditions générales

1 Avril 2024 - Marianne Adama

En pratique, toutes les entreprises n’utilisent pas de conditions générales. Dans le secteur agricole notamment, une grande partie du commerce repose sur la confiance. Surtout si les affaires sont en cours depuis des années, très peu de choses sont enregistrées entre les parties et les accords ne ressortent parfois que d'une brève facture. Bien sûr, il est bon d’avoir confiance en votre partenaire commercial. Cependant, dans le secteur agricole également, il est indispensable de disposer de conditions générales et de les utiliser correctement.

Cela peut offrir à une partie un avantage significatif et limiter ou empêcher les réclamations en dommages-intérêts. Dans ma pratique, je constate souvent que les gens ne s'en rendent pas suffisamment compte ou seulement lorsqu'il y a déjà un litige et qu'il est donc trop tard.

Un éleveur en conflit avec un fournisseur d'aliments
Un exemple tiré de la jurisprudence est une affaire impliquant ce pour un litige entre un éleveur et un fournisseur d’aliments. Ce qui se passait? L'éleveur a accusé le fournisseur d'aliments pour animaux que les aliments fournis étaient différents de ceux indiqués sur les étiquettes et qu'ils étaient mal composés. L'éleveur a alors tenu le fournisseur d'aliments pour responsable des dommages dus à des problèmes de santé de son bétail. Toutefois, pour sa défense, le fournisseur d'aliments pour animaux s'est appuyé sur ses conditions générales et a déclaré que le droit était expiré. Les conditions générales comprenaient une clause avec un court délai de prescription, ce qui signifie que le droit à une indemnisation pour un défaut de la marchandise livrée expire un an après la livraison. Le fournisseur avait fait référence à plusieurs reprises aux conditions générales dans ses factures, mais ne les avait pas incluses. L'éleveur, quant à lui, a déclaré qu'il n'avait jamais reçu les conditions générales et qu'aucune autre possibilité raisonnable ne lui avait été offerte d'en prendre connaissance.

Dans son arrêt, le tribunal précise qu'une seule référence aux conditions générales figurant au dos de la facture est en principe insuffisante pour que les conditions entre les parties s'appliquent. Après tout, il est important que les conditions générales pour of à conclure l'accord sont fournies et donc pas seulement après (ce qu'on appelle l'obligation de mise à disposition). Dans cette affaire, le tribunal a toutefois fait une exception à ce principe car : 1. les parties entretenaient entre elles une relation commerciale de longue date et 2. une possibilité suffisante avait été donnée pour prendre connaissance des conditions. Dans sa conclusion, le tribunal a donc jugé que les conditions générales du fournisseur s'appliquaient, y compris la clause spécifique. L’éleveur est resté sur place.

Relations interentreprises
Cette déclaration est donc un bon exemple de l’avantage qu’une partie peut tirer de l’utilisation des conditions générales. Dans ce cas-ci, le fournisseur d’aliments pour animaux s’en est tiré à bon compte. Comme son recours contre les conditions générales a été honoré, le tribunal n'a pas procédé à une évaluation approfondie de l'affaire. Il n'y avait aucune réponse à la question de savoir si les aliments pour animaux avaient été livrés de manière défectueuse.

Dans cette affaire, il était important que les deux parties soient qualifiées par le tribunal de « parties professionnelles ». En d’autres termes, il s’agit d’une « relation interentreprises ». Si l'autre partie avait été qualifiée par le tribunal de consommateur ou de petit tiers, une telle clause (qui raccourcit le délai de prescription légal) pourrait rapidement devenir déraisonnablement onéreuse et donc annulable. Dans la pratique, il est également important que si une partie qui utilise des conditions générales peut être considérée comme un prestataire de services au sens de la directive sur les services (qui inclut également le commerce de détail et de gros), elle puisse assez facilement remplir la condition de livraison en se référant sur son site Internet et les conditions ici - téléchargeables et imprimables.

Un autre exemple pratique
Aussi dans un cas récent D'après ma propre pratique, dans une relation interentreprises, une discussion sur l'existence d'un défaut imputable pourrait être évitée en invoquant avec succès les conditions générales. Cette décision a été publiée sur Rechtspraak.nl 

Cette affaire impliquait ce qu'on appelle une « bataille des formes ». En d’autres termes, les deux parties se sont référées à leurs propres conditions générales. Dans ce cas, en réponse à la réclamation de l'autre partie qui prétendait avoir subi des dommages consécutifs, une clause des conditions générales a été invoquée qui excluait les dommages consécutifs. La Cour d'appel a donné raison et a donné raison au client. C'était la première fois dans la chaîne qui avait conduit à un accord d'en indiquer suffisamment clairement les conditions générales. Par ailleurs, l'autre partie n'avait pas expressément rejeté ces conditions. Dans cette affaire également, la Cour d'appel n'a plus eu le temps d'apprécier le fond de l'affaire et a rejeté la demande de l'autre partie dans son intégralité en raison des conditions générales applicables. En bref, cela a permis au client d’économiser beaucoup de temps et d’argent.

Économisez de l'argent et évitez les discussions 
Bref, le recours aux conditions générales peut éviter de nombreuses discussions et faire des économies. Il est bon de savoir que, notamment lorsqu'il s'agit de relations commerciales entre deux parties professionnelles ("relations business-to-business"), il est possible de réaliser beaucoup de choses en concluant des accords dans les conditions générales. Cela peut limiter ou empêcher considérablement les réclamations en dommages-intérêts dans de nombreuses situations. Le recours aux conditions générales est donc un bon moyen de limiter les risques pour les opérations commerciales. En d’autres termes, c’est un must – également dans le secteur agricole.

Marianne Adama

Marianne Adema est avocate chez Adema Avocat et Conseil. Elle est spécialisée en droit financier, droit agricole et droit immobilier. L'Adema accompagne de nombreux entrepreneurs agricoles et dispose d'un cabinet de conseil et de contentieux. Elle est également conseillère juridique sur divers projets éoliens.

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