Le président américain Trump bénéficie d’un large soutien parmi les agriculteurs américains. Cependant, au cours de sa campagne, il met en œuvre des projets controversés qui ont un impact négatif sur le secteur agricole. Le candidat de l’opposition Joe Biden semble faire mieux sur certains points, mais la question est de savoir s’il saura convaincre le secteur agricole.
Même si de nombreux entrepreneurs agricoles sont satisfaits du président actuel, certains problèmes subsistent. Par exemple, les politiques de Trump concernant le commerce international et les biocarburants destinés aux agriculteurs ont un effet indésirable sur les prix des cultures et sur la demande internationale de produits agricoles américains.
Revers commerciaux
Les accords commerciaux de Trump comptent parmi les questions les plus discutées. En imposant des droits de douane exorbitants sur les produits chinois, par exemple, la guerre commerciale de 2018 a fait perdre aux agriculteurs américains des milliards de ventes. Cette perte de revenus frappe durement l'agriculture, d'autant plus que le secteur a déjà été durement touché par les conséquences de conditions météorologiques extrêmes et est aux prises avec une abondance mondiale de soja et de céréales, qui a maintenu les prix bas.
Trump a ensuite promis des temps meilleurs avec l’introduction d’un fonds de soutien de 30 milliards de dollars pour les agriculteurs touchés. Il a également rédigé la « Phase 1 » de l'accord commercial avec la Chine, qui n'a pas encore abouti aux chiffres d'exportation convenus. Malgré cela, les prix du soja et du maïs bénéficient de l’augmentation des importations en provenance de Chine.
Biocarburants et environnement
En matière de biocarburants, le président compte à son actif à la fois des victoires et des revers. Les producteurs de maïs ressentent les effets directs de cette politique. L’administration Trump a quadruplé le nombre de raffineries de pétrole bénéficiant d’une exemption leur permettant de ne plus diluer l’essence avec de l’éthanol. Cela a entraîné une baisse de la demande de maïs et les prix du maïs sont restés bas.
En outre, le président a veillé à ce que le volume des exportations de biocarburant soit augmenté, à ce que le Brésil n'applique pas de droits d'importation sur les biocarburants américains et il a rejeté un grand nombre de demandes de raffineries qui souhaitent également des exemptions pour diluer l'essence avec de l'éthanol.
Outre les biocarburants, Trump n’est pas très strict en matière de réglementation environnementale. Sous son administration, diverses mesures ont été prises pour affaiblir ou renverser ces règles. Le président a notamment retiré la mesure qui garantissait l'amélioration du niveau de vie du bétail et de la volaille biologiques, alors que cette mesure a été accueillie positivement par les éleveurs de bétail et de volailles biologiques.
Opposition de Biden
Le candidat à la présidentielle Joe Biden exprime son opposition sur de nombreux fronts. Il prône par exemple un commerce international plus libre, s'attaque au problème des biocarburants et promet de rendre l'agriculture plus respectueuse de l'environnement. En matière de commerce international, Biden veut faire pression en faveur d’accords que les agriculteurs américains eux-mêmes soutiennent. Il souhaite également mettre fin à la « guerre commerciale artificielle » entre les États-Unis et l’Union européenne et rétablir la normale dans les échanges commerciaux.
Biden attaque le plus durement les réglementations de Trump en ce qui concerne les règles environnementales. Avec Biden à la barre, des changements majeurs sont probablement à l’ordre du jour. Par exemple, il a proposé d’atteindre zéro émission nette et d’introduire des subventions agricoles basées sur des investissements respectueux de l’environnement dans les entreprises. Le candidat à la présidentielle souhaite également encourager l’utilisation de sources d’énergie plus propres, ce qui pourrait ouvrir la porte à davantage de biocarburants à base de céréales.
Pour les biocarburants, Biden souhaite mettre fin aux exemptions accordées aux raffineries, afin qu’il faille mélanger davantage d’éthanol. Certains se demandent néanmoins comment ce plan s’inscrit dans sa vision à long terme alors que les véhicules électriques sont en plein essor. Ce projet reléguerait au second plan les véhicules à biocarburant. Les critiques parlent d’une solution à court terme.
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