Le biodiesel fait grimper les prix du soja

La cotation du blé sur le Matif a pris un petit recul hier. Le contrat de décembre a clôturé en baisse de 1,25 € par rapport à vendredi, à 325,50 € la tonne. Sur la CBoT, le contrat blé de décembre recule de 2,4% à 7.56¾$ le boisseau (environ 268 € la tonne). Le maïs et le soja ont clôturé en hausse respectivement de 0,1% et 1,5% à la bourse de Chicago.

Selon les analystes, le cours du blé est sous pression en raison de l'offre de blé relativement bon marché en provenance de Russie et des troubles en Chine. La politique stricte liée au coronavirus freine la demande de matières premières en général, y compris les céréales. Il existe aujourd’hui un certain degré d’agitation sociale, ce qui constitue certainement un phénomène nouveau. Ceci est considéré comme un facteur d’incertitude supplémentaire concernant la demande de céréales sur le marché. Le blé russe est proposé à un prix inférieur sur le marché mondial par rapport à la plupart des autres grands fournisseurs. Il est remarquable que les exportations américaines souffrent particulièrement de la concurrence du blé de la région de la mer Noire. Le Matif semble y être beaucoup moins sensible pour le moment.

Selon certains analystes, les traders et spéculateurs américains réduisent également leurs positions sur le blé et renforcent leurs positions sur le maïs. Cela a soutenu le prix du maïs lors de la dernière séance de bourse. Le rapport final sur les progrès des récoltes de l'USDA pour cette saison était censé être publié hier, mais il a été reporté. L'USDA signale qu'il y a des problèmes avec le système et publie désormais deux jours plus tard des chiffres sur l'avancement de la récolte et des semis ainsi que sur l'état du blé d'hiver.

Biocarburant
La cotation du soja a été stimulée par une éventuelle demande accrue de biocarburant. Plusieurs analystes s’attendent à ce que l’Agence américaine de protection de l’environnement détermine l’année prochaine une part plus importante des biocarburants dans le mix énergétique du secteur des transports. Cela a provoqué une hausse du prix de l’huile de soja – qui peut être mélangée au diesel –, ce qui a fait grimper le prix du soja. Par ailleurs, la sécheresse en Amérique du Sud reste un sujet brûlant. Dans certaines régions d'Argentine, le temps est trop sec pour semer du soja et certaines régions du Brésil souffrent également d'un déficit pluviométrique important. Pendant ce temps, les agriculteurs brésiliens ne sont pas pressés d'acheter des engrais pour le maïs semé après la récolte du soja, a déclaré Jeferson Souza, analyste chez Agrinvest, à Reuters. Le « maïs de deuxième récolte », comme on appelle la deuxième récolte de maïs après le soja au cours d'une saison de croissance, représente généralement les trois quarts de la production de maïs du Brésil. Selon Souza, les agriculteurs brésiliens ont acheté environ 75 % des intrants nécessaires à la production du deuxième maïs. La moyenne sur cinq ans est de 83 %. "Les producteurs constatent que les prix des produits agricoles (comme les engrais) baissent fortement. Ils reportent désormais leurs achats le plus longtemps possible afin d'augmenter les marges des récoltes", explique Souza. La sécheresse dans des États comme le Mato Grosso est également une préoccupation pour les producteurs, mais les problèmes météorologiques n'ont jusqu'à présent que peu affecté les bons rendements attendus pour la récolte de maïs et de soja pour la saison 2022/23, selon Souza.

Voir l'aperçu des prix des céréales et l'analyse technique ici.