Une croissance des exportations néerlandaises de bétail et de produits agricoles ne semble pas réalisable dans la mise en œuvre de la vision circulaire de la ministre Carola Schouten (Agriculture, Nature et Qualité alimentaire). En effet, il n'est pas inconcevable que 25% du cheptel disparaisse dans cette optique.
Ce qui précède ressort au moins clairement des diverses esquisses de scénarios de l'Université et de la recherche de Wageningen (WUR). Ministre Schouten Elle précise toutefois n’avoir eu aucune influence sur la manière dont ces esquisses de scénarios ont été élaborées.
Les exportations se stabilisent
Les chiffres des exportations néerlandaises étaient traditionnellement présentés à la Grüne Woche à Berlin. En 2018, un autre record établi, même si la croissance se stabilise considérablement. Avec la vision circulaire de Schouten, selon laquelle les cultures locales et régionales devraient être stimulées, les milieux d'affaires craignent de plus en plus que les exportations soient soumises à de nouvelles pressions dans les années à venir.
Les chercheurs du WUR se sont également posés cette question et ont donc réalisé diverses esquisses de scénarios pour visualiser les conséquences de la mise en œuvre de l'agriculture circulaire. Ils ont supposé 3 scénarios possibles : boucler le cycle à l’échelle mondiale, à l’échelle européenne ou à l’échelle nationale.
1. Le cycle mondial est pratiquement difficile
La fermeture des cycles à l'échelle mondiale repose sur le transport des minéraux (via le fumier transformé) vers les pays où a lieu la production d'aliments pour animaux. Dans ce scénario, le cheptel peut théoriquement rester à sa taille actuelle et la valeur de la production et des exportations doit également pouvoir rester au moins à son niveau actuel.
Le cycle doit ensuite être bouclé avec diverses solutions techniques : transformer le fumier et l'exporter sous diverses formes. C’est certainement possible, comme l’ont montré plusieurs études. Cependant, on est encore loin du nombre total de tonnages nécessaires réalité. Les techniques doivent répondre à la demande du marché des autres pays, ce qui n'est pas le cas actuellement dans tous les domaines.
2. Le cycle européen signifie 25 % de bétail en moins
Un deuxième scénario consiste à boucler la boucle au niveau européen. Dans ce cas, l’importation d’aliments pour animaux (composants protéiques) en provenance de pays hors d’Europe sera annulée. Il faudra ensuite examiner dans quelle mesure les cultures riches en protéines dans l’Union européenne et en Ukraine peuvent combler cette lacune.
Avec des estimations approximatives, les chercheurs arrivent à une diminution de 37 %, ce qui représente une diminution significative de la quantité de matières premières riches en protéines disponibles pour l'industrie de l'alimentation animale. Avec une composition légèrement différente de la ration disponible, cela se traduit par une diminution forcée d’environ 25 % du cheptel actuel. Également valeur d'exportation subira une pression importante dans ce scénario.
3. La fermeture nationale signifie la fin de l’élevage porcin
Le troisième scénario décrit la situation dans laquelle les cycles sont fermés au niveau national. Les aliments du bétail doivent entièrement être cultivés dans notre propre pays et le fumier doit être déposé sur le sol néerlandais. Les chercheurs montrent que dans ce scénario, l’élevage porcin disparaîtrait complètement des Pays-Bas.
En outre, les chercheurs du WUR s’attendent à ce que les secteurs de la volaille et du bétail soient réduits de moitié. Dans ce scénario, des exportations ont lieu, mais les quantités sont marginales.
La vision sera soumise à la Chambre des représentants en mai
Ces esquisses de scénarios ne sont « qu’ » un document de réflexion, mais ce n’est bien sûr pas un hasard s’ils ont été publiés en même temps que les chiffres des exportations de 2018. Schouten a déclaré à Berlin que les scénarios relèvent uniquement du choix des chercheurs. Il est cependant illogique de penser qu’elle l’ignorait totalement. La ministre s'est dite convaincue de pouvoir présenter sa vision complète à la Chambre des représentants en mai. Elle le rédige avec différentes parties et WUR en fait partie.
Lorsqu'on lui a demandé dans quelle mesure la vision de Schouten s'avère être en réalité sa vision et non une vision qu'elle va bientôt retirer parce que le secteur agricole la remplit en lui-même, elle a répondu avec irritation. "Je choisis consciemment d'aborder cette vision et la transition qui en résulte avec le secteur."
Le rétrécissement est un mot chargé
Schouten a ajouté qu'elle est impliquée dans le processus avec des représentants de l'agro-industrie pour parvenir à une vision et une approche. Selon elle, cela doit aussi être une vision qu'elle soutient en fonction de sa position et de sa responsabilité. Cependant, il ne semble pas encore avoir été conçu d'un scénario dans lequel il existe une marge de croissance importante du cheptel néerlandais et de la valeur des exportations.
Rien n’indique que cette option soit sérieusement explorée. La ministre n'utilisera pas rapidement le mot « rétrécissement » (étant donné la connotation politique), mais de nombreux signaux indiquent qu'elle souhaite viser une part plus importante des aliments pour animaux en provenance d'Europe. Dans ce cas, il apparaît également qu’une réduction du cheptel est inévitable. Même si cela sera probablement présenté comme une conséquence de la nouvelle vision dite de l’agriculture circulaire.