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Opinie Joost Derk

Derrière les mesures financières britanniques se cachent des souffrances

24 Augustus 2023 -Joost Derks

Au Royaume-Uni, les taux d’intérêt ont augmenté beaucoup plus tôt, de plus en plus vite, que sur le continent européen. L’avantage pour les Britanniques est que le taux d’épargne est bien supérieur à 3 % et que la livre sterling est assez forte. Mais derrière ces progrès se cachent beaucoup de souffrance.

Une inflation élevée et un été pluvieux ne dissuadent pas les consommateurs britanniques. En juin, les ventes au détail étaient supérieures de pas moins de 4 % à celles de 2022. En juillet, ce taux de croissance était de près de 2 %. Cette augmentation est remarquable, car les ménages dépensent de plus en plus en remboursements hypothécaires. De plus, il devient de plus en plus intéressant de placer de l’argent sur un compte d’épargne, où vous percevez un intérêt supérieur à 3 %. Les deux cas sont d’ailleurs le résultat de la férocité avec laquelle la Banque d’Angleterre (BoE) tente de maîtriser l’inflation. Plus tôt ce mois-ci, le taux directeur a été relevé pour la quatorzième fois consécutive. Le niveau actuel de 5,25 % est bien supérieur au taux d’intérêt de la BCE.

Quinze d'affilée
Cela doit être étrange si cette série ne s’étend pas à quinze hausses consécutives des taux d’intérêt le 21 septembre. C'est à ce moment-là que le conseil d'administration de la BoE se réunit et que son président, Andrew Bailey, se préparait déjà à une nouvelle hausse des taux d'intérêt lors de la réunion du 3 août. Les économistes tiennent compte du fait que les taux d’intérêt resteront autour de leur niveau actuel l’année prochaine et ne baisseront pas avant 2025. C’est un revers majeur pour les ménages britanniques. De l'autre côté de la Manche, il est d'usage de fixer les taux d'intérêt hypothécaires pour une période nettement plus courte qu'aux Pays-Bas. Au cours des derniers trimestres, de nombreux Britanniques ont refixé leurs taux d’intérêt à des niveaux deux à trois fois supérieurs au taux initial.

Taxer les banques plutôt que les ménages
Les hausses de taux d'intérêt sont désormais si douloureuses dans la vie de tous les jours que le groupe d'activistes Positive Money a manifesté devant le bâtiment de la banque lors de la réunion de la BoE. Derrière les masques de Bailey et du Premier ministre Rishi Sunak, ils ont appelé le gouvernement britannique à taxer plus lourdement les grandes banques plutôt que le peuple britannique. Pour l’instant, cela ne dissuade pas la BoE. La banque est déterminée à ramener l’inflation de près de 8 % à l’objectif de 2 % ou en dessous. Tant que le taux d’intérêt directeur est considérablement plus élevé qu’en Europe continentale et que dans de nombreux autres marchés développés, il est intéressant pour les acteurs financiers de détenir leurs actifs en livres sterling.

C'est d'abord au tour de la BCE
La perspective d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt britanniques en septembre – et d'une nouvelle baisse probable beaucoup plus tard que le taux de la BCE – ne fait que renforcer les effets favorables de la livre sterling. Par ailleurs, le monde des changes ne regarde pas seulement la réunion de la BoE du 21 septembre. Les décideurs de la BCE se réunissent déjà une semaine plus tôt. S’il s’avère alors que les taux d’intérêt sur le continent ne vont pas augmenter pour l’instant, l’écart de taux d’intérêt avec le Royaume-Uni ne pourra en fait que se creuser. Dans ce scénario, il n’y a pas grand-chose qui puisse s’opposer à une nouvelle hausse de la livre sterling.

Joost Derk

Joost Derks est spécialiste des devises chez iBanPremier. Il a plus de vingt ans d'expérience dans le monde des devises. Cette colonne reflète son opinion personnelle et n'est pas conçue comme un conseil professionnel (d'investissement).

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